Petite mort
Madame, ma très chère amie,
J’ai longtemps marché avant de vous écrire.
J’ai aussi hésité avant de dire
Ces mots qui déchirent ma vie.
Il existe au fond de moi
Tellement d’interrogations
Que je ne trouve plus de joie
A regarder le ciel à l’horizon.
Je marche et arrive encore et toujours
A cette réalité pourtant attendue.
J’ai besoin de tant de bravoure
Pour dire que je ne vous aime plus.
…
Madame, ma très chère amie,
M’avez-vous aimé un jour ?
Si ce fut le cas, je m’en réjouis
Car jamais, je ne vis vos yeux de velours.
Ils étaient destinés aux autres, vos amants
Dont la plupart était de passage.
Toutefois, vous restiez un diamant
Par votre aura qui vous rendait hommage.
Mais ce temps est hélas révolu.
Vous avez retrouvé ce personnage ;
Ravivant le souvenir d’un amour perdu,
Il a su vous mettre en cage.
…
Madame, ma très chère amie,
Je ne peux que voir le ciel et pleurer ;
Avant d’aimer votre beauté et vos manies,
J’aimais votre fraicheur et votre liberté.
Alors, le cœur gonflé de sanglots,
Je marche jusqu’à la mer, vers des jours plus beaux.
Et je rêve de nous voir s’envoler
Vers un monde qui nous serait destiné.
Mais ce beau rêve n’est qu’illusoire,
Il laisse place au pire des cauchemars.
Un oiseau est en cage, l’autre ne vole pas
Et espère que la mort ne l’oubliera pas.
…
Madame, ma très chère amie,
Votre âme pétillante a disparu
Depuis ce jour où vous avez choisi
D’entrer dans la mésangette exiguë.
Ou plutôt devrais-je dire qu’elle est morte.
Emportant avec elle mon amour
Et tous les sentiments qu’il comporte.
Je meurs de ne plus vous aimer ce jour.
Alors, dans un dernier moment de douceur,
Je laisse couler les larmes de mon cœur
Avec un dernier souffle pour salut
Parce que je ne vous aime plus.
Alex@r60 – mars 2021