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les écrits fantasmagoriques
1 novembre 2020

Etude

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Dès la signature du contrat, elle savait que le job ne serait pas de tout repos. En fait, elle avait été attirée par l’appât du gain sans savoir de quoi il s’agissait exactement. Aussi, son rendez-vous n’indiqua rien de plus si ce n’est que cela ne pouvait qu’être sérieux. Elle entra dans le centre d’étude, se présenta à l’accueil et fut de suite orientée vers le bureau d’un des directeurs aux multiples diplômes universitaires.

L’homme d’une cinquantaine d’années montrait un air sévère digne des philosophes des temps anciens. Il fit la présentation de la responsable de l’étude, une jeune femme à peine plus âgée qu’elle. Elle portait des lunettes, les cheveux tirés en arrière et dans son tailleur, elle paraissait très bigote comme si elle sortait directement de la messe. Après les présentations, on lui expliqua l’ensemble du travail. Elle fut surprise, demanda à bien comprendre, puis, après réflexion, peut-être poussée par un désir d’aventure, elle accepta.

Ainsi, elle travailla pendant près de trois semaines pour une étude sociologique dont le but est simple : Classifier l’homme et sa réaction  envers son attirance pour le sexe opposé. En gros, il s’agissait d’un sondage particulier… Très particulier. Ce travail dura trois était, cependant, très bien payé.

Le premier jour, elle restait assise sur un canapé-lit déplié. Elle attendait que les hommes entrent. Elle ne savait pas comment ils étaient sélectionnés ; des chômeurs, des salariés, au hasard dans la rue ? Etaient-ils au courant ? Certainement pas. On leur mentait ? Peut-être. La porte s’ouvrait régulièrement et elle ne devait pas parler, juste sourire. La majeure partie des hommes entraient, s’excusaient et ressortaient aussi vite, persuadés se tromper d’endroit. Certains, posaient quelques questions auxquelles elle ne répondait qu’en hochant la tête en signe d’ignorance. Puis, ils refermaient la porte, déçus de ne pas savoir où aller.

Ils étaient rares à engager une conversation. La plupart des dragueurs cherchèrent à la faire rire. L’un d’eux osa s’assoir près d’elle et entama un pénible monologue. Elle se contenta de faire des signes de la tête pendant une dizaine de minutes, jusqu’à ce qu’une assistante n’entre et demande à l’inconnu de repartir. A ce moment, elle se dit que c’était dommage car il était plutôt bel homme. Après trois jours, elle passa à l’étape deux.

On pouvait les comprendre, entrer dans une pièce et se retrouver face à une jolie femme assise, souriante et entièrement nue. Encore une fois, la majorité fut surprise et ressortit de suite avec un air ahuri ou ravi. Par contre, ils étaient plus nombreux à lui adresser la parole. Certains pour lui signaler qu’elle était nue, d’autres pour lui demander comment rejoindre un endroit précis. Elle n’avait toujours pas le droit de répondre et bien entendu, elle faisait un signe de la tête signalant qu’elle n’en savait rien. Contrairement à l’étape une, elle s’amusa de voir les yeux des hommes ne cherchant pas à la regarder directement. Ils détournaient leur regard vers le plafond, la fenêtre ou la glace sans tain derrière laquelle cinq sociologues enregistraient les comportements. Mais toujours, elle rougit tout comme ceux qui lorgnaient ses seins du coin de l’œil.

Il y eut quelques dragues et étonnamment, elle constata que le toucher des mains, du genou ou de la cuisse se faisait plus fréquent que si elle était habillée. Elle travailla dans cette position pendant quatre jours avant de passer à l’étape trois. Elle savait de quoi il s’agissait. D’ailleurs, elle sentit la peur monter autant que l’excitation.

Il n’était plus question d’être assise mais à genou la croupe offerte aux yeux des quidams qui ouvraient la porte. Elle devait s’attendre à tout y compris les pires insanités. Les scientifiques avaient prévenus qu’ils n’arrêteront rien à moins qu’elle soit en danger, c’était dans son contrat. Se sentant un peu humiliée dans cette position, elle attendit en se demandant comment cela se passera. Elle ne devait pas parler ni bouger, juste attendre. Pour quoi ? Pour des statistiques, pour comprendre la pulsion sexuelle. Et déjà la porte s’ouvrit.

Elle se sentit rassurée quand elle l’entendit se refermer de suite après un « Ho, pardon ! ». Il n’y avait rien d’inquiétant. C’était même plutôt drôle d’entendre ces quelques secondes de silence entre l’ouverture de la porte et les mots si prononcés timidement. Elle imaginait la tête de ces hommes surpris, peut-être choqués de se retrouver face à son cul. Et encore, la porte grinçait et se refermait. Parfois, elle se rouvrait de suite comme si le gars voulait voir s’il n’avait pas rêvé. Mais elle se refermait dans un léger fracas rassurant la jeune femme.

Elle avait peur de se retrouver dans une situation pénible. Elle avait peur qu’un pervers en profite et elle avait raison ! Il y eut celui qui s’approcha pour sentir l’odeur de son sexe. Il fut le premier à oser enfoncer un doigt dans le fébrile abricot. Ce n’était qu’une phalange mais suffisant pour qu’elle morde son index parce qu’elle ne voulait pas lui offrir le plaisir de l’entendre soupirer. Ils furent quelques-uns comme lui à oser l’impensable. Ils sentaient, caressaient ses fesses rebondies. Ils observaient de plus près son œillet serré, ne risquant pas à s’y faufiler. Cependant, elle sentit quelques coups de langues, elle sentit quelques tentatives de doigtés sur sa fente qui s’humidifiait à être tant désirée.

Il y eut aussi les bavards, ceux qui demandaient pourquoi elle se présentait comme ça. Il y eut les insultes de la part de ceux qui furent scandalisés. Et il y eut aussi les entreprenants. Ceux-là n’hésitaient pas à lui parler, ils demandaient pour toucher ou plus. Mais elle ne répondait pas, se limitant à hocher la tête pour dire qu’elle ne savait pas. Tout ce qu’elle savait c’est qu’elle était payée à accepter tout ce qui arriverait. Comme le gars qui sortit sa bite et se masturba pendant que sa main farfouillait sa chatte. Ce même gars qui éjacula sur sa fesse. Comme le premier qui, après quelques mots, comprenant qu’elle ne dira rien, la pénétra sans savoir qu’il entrait dans les statistiques.

Après chaque baise, elle partait se laver et était de suite suivie par un psychologue. Le boulot était éprouvant. Mais elle put avouer qu’elle prenait plaisir à faire cela. C’était une sorte de catharsis, un défouloir qu’elle ne concevait pas jusqu’à maintenant. Puis, elle retournait travailler, reprenant la pose, le cul en l’air attendant de surprendre le prochain cobaye. Elle devinait comment il allait se comporter, jouant avec lui en utilisant son corps soudainement convoité. Finalement, elle aimait être vue pour son cul.

L’étape trois dura trois jours et lassa place logiquement à l’étape quatre et dernière. Cette fois-ci, il n’y avait pas un homme mais deux ou trois voire quatre. L’objectif était de comprendre l’effet de groupe. Et elle comprit que cet effet de groupe existait bien. Il y avait toujours un homme plus orgueilleux, plus confiant dans la connerie pour s’amuser avec elle. Alors, elle subissait d’abord les phrases débiles, les blablas de dragueurs à deux balles puis, les premiers attouchements, les tentatives et enfin, les premières pénétrations. Elle savait que si elle sentait en danger, si elle avait peur, elle pouvait tout arrêter en parlant. Mais elle ne fit, acceptant sans répugner d’être pelotée, mordue, enfourchée, ouverte, parfois déchirée.

Derrière le carreau, certains sociologues hésitèrent à intervenir lorsqu’elle subit une première double pénétration. Ils espéraient qu’elle crie appelant à l’aide mais non, elle souriait presque. L’un d’eux ne comprenait pas, et se questionnait sur son comportement. Elle refusait systématiquement la fellation dès qu’un gland se présentait sous son nez mais elle n’interdisait pas qu’on la prenne par les deux orifices à la fois. Si ses amies savaient qu’elle prenait son pied à faire ce travail avec tant d’inconnus. Cependant, il garda le secret très longtemps.

Quand elle finit la dernière journée. Elle prit une douche et se sentit désolée de ne pas pouvoir continuer. Cependant, elle fut aussi soulagée parce qu’elle ne savait pas combien de temps elle aurait été capable de supporter ce rôle. Elle interrogea la responsable de l’étude. Cette dernière ne donna aucune information. Elle avoua seulement que l’expérience était  concluante, intéressante mais aussi enrichissante pour mieux comprendre le comportement culturel de certaines personnes. Elle rentra ensuite chez elle et espéra que cette expérience servirait au moins à quelque-chose.

Alex@r60 – octobre 2020

 

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  • Mes petits récits et poèmes érotiques et fantastiques ainsi que quelques souvenirs partagés. Bref une vraie petite librairie ou j'espère que tout le monde trouvera un truc chouette à lire
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