Un jour de Septembre

Ils avaient pris l’habitude de passer la journée sur une plage isolée dans les environs de Pornic pour profiter des derniers beaux jours ensoleillés, avant de retourner vivre leur monotonie d’étudiants dans leur université. Ils avaient choisi cette plage parce qu’elle était discrète bien qu’accessible de tous, quelques rochers offraient une intimité qu’ils appréciaient pleinement. Et même s’ils n’étaient jamais seuls, ils ne se sentaient nullement dérangés. Ils aimaient nager, jouer entre les vagues de l’Atlantique, se taquinant amoureusement pour sortir en se pourchassant et revenir sécher leur corps sur leurs serviettes chauffées par le sable et le soleil. A ce moment, allongés l’un près de l’autre, ils s’enduisaient de crème solaire, s’aidant mutuellement d’une façon lente mais rigoureuse à la façon des salons de massage les plus sérieux. Puis ils restaient allongés, assoupis, parfois la main dans la main, attendant que le soleil descende s’enfoncer dans l’océan, ainsi que la venue d’un vent frais, pour se motiver à quitter ce petit paradis momentané.

Dès alors, ils se changeaient, profitant de la plage devenue déserte. Lui, n’avait qu’à remettre son bermuda, un simple t-shirt alors qu’elle préférait défaire entièrement son maillot de bain afin de ne pas être gênée par quelques grains de sables indésirables et irritants. Bien qu’il connaisse son corps, peut-être par respect ou par pudeur, il avait pris l’habitude de détourner son regard. Mais ce jour, il y avait un ‘je-ne-sais-quoi’ envoutant dans son comportement. Il ne la regardait pas ni ne l’observait, il admirait sa jeune compagne. Elle le regarda souriante, se dressa subitement, les bords de sa serviette lui échappèrent dévoilant à la fois ses magnifiques courbes et la beauté de sa peau. Il ne dit rien, elle lui fit remarquer qu’ils étaient seuls et qu’elle resterait encore un peu pour un jeu plus sensuel. Il ne réagit pas de suite puis avoua être trop pudique même si l’endroit n’est pas du tout réputé. Se sentant rougir, il détourna son regard, laissant son amie continuer de se changer. Quelques minutes plus tard, ils quittèrent le lieu à bord d’une 205 rouge qu’elle avait acheté d’occasion, et prenaient la direction de Nantes. Pendant le trajet, ils parlèrent de tout, de rien, d’eux, de leurs amis qui doivent bientôt rentrer, de leur avenir, de ses cheveux qu’il aimait caresser et de dormir chez lui.

Alex@r60 – février 2019