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les écrits fantasmagoriques
2 janvier 2022

Le pull

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Elle se levait toujours précipitamment, me laissant seul dans les draps défaits. Du coin de l’œil, je la regardais se dépêcher en jurant qu’elle était en retard. Dès lors, elle parcourait presque nue, la chambre à la recherche de ses vêtements. Elle retrouvait ainsi son jean de la veille, mais pour aller au plus pressant, elle choisissait toujours, un vieux pull qui trainait sur une chaise. Puis, elle partait sans dire un mot ; sans même vérifier si j’étais réveillé.

Une heure après, je rangeais la chambre encore remplie de nos odeurs mélangées. Je retrouvais, par terre son soutien-gorge, sa chemise sur la commode, et même ses socquettes sous le lit. A ce moment, je la revois chercher dans la précipitation, passant à côté sans voir ses habits. Elle aimait vraiment ce vieux pull.

Il y avait ensuite, un petit appel durant la matinée où elle proposait de déjeuner ensemble. Prenant mon travail l’après-midi, j’acceptais quitte à faire un léger détour. Je partais la rejoindre à son bureau. Cinq minutes de marche, un tramway et six stations plus tard, j’étais au pied d’un immeuble si grand qu’il cachait le ciel. Elle travaillait au septième.

Difficile de ne pas remarquer les sourires ironiques de ses collègues. Ils aimaient quand elle était en retard et qu’elle débarquait avec ce vieux pull. Cependant aucun ne montra de jalousie ni d’animosité à mon égard ou à ma présence. J’entrais à pas feutré dans son bureau. Elle était toujours en train d’écrire ou de chercher quelque chose. Depuis le matin, elle avait eu le temps de coiffer ses cheveux en chignon à l’aide d’un crayon. Elle ne me souriait pas, toujours concentrée sur son job, si bien qu’elle ne voyait jamais ses collègues hommes zyeuter  dans sa direction, plus précisément sur le pull qu’elle aimait tant et, qui cachait mal la forme de sa poitrine. J’attendais dix bonnes minutes avant de l’accompagner au restaurant situé deux rues plus loin.

C’était une brasserie dont les clients travaillaient dans les entreprises avoisinantes. Malgré les conseils du serveur, on choisissait souvent une table isolée, pas trop exposée aux bruits de la rue ni de l’établissement. C’est à ce moment, après avoir soufflée, qu’elle affichait un sourire, le premier de la journée. J’avais eu le temps d’admirer son négligé, son visage à peine maquillé qui, présentait quelques petites rougeurs sur les pommettes et les joues, une cicatrise au coin des lèvres, triste souvenir d’un accident de vélo pendant son enfance. Et ses yeux couleur noisette dans lesquels je lisais l’avenir d’un homme amoureux, mon avenir.

Au fil de l’attente des plats, pendant nos moments de silence, je reposais mon menton sur ma main tendue et j’admirais mon amie. J’observais son cou parfaitement dégagé, la douceur du haut de son épaule que le col du pull ne pouvait cacher. Mais à chaque fois, je me disais qu’il était vraiment trop grand pour elle. Pourtant, je distinguais la pointe de ses tétons dessinant deux petits boutons sur le pull. Je restais à la dévorer du regard, souriant béatement. Elle rougissait tel une ado prise en flagrant délit de beauté. Dès lors, elle répondait à mon regard d’un simple sourire prometteur tout en enroulant une mèche de cheveux autour de son index. Ce jeu durait jusqu’à l’arrivée du premier plat.

Elle mangeait, remontant de temps en temps le haut du pull. On parlait du repas. On partageait parfois une bouchée, histoire de confirmer nos choix et nos goûts. Il arrivait qu’on propose de refaire la recette d’un plat qu’on ne fera jamais. Nous mangions, et pendant ce temps, je trouvais que mon vieux pull lui allait bien. Elle était même sexy dedans et j’imaginai l’état de ses collègues quand elle le portait au travail. Ensuite, je la raccompagnais jusque devant le seul gratte-ciel de la ville. Puis, après un long et savoureux baiser, je partais à mon boulot.

Elle finissait toujours la première. Et quand je rentrais chez moi, elle s’occupait en lisant ou simplement, en matant un film. Affalée sur le canapé, elle attendait que je la rejoigne pour lui parler de ma journée. A ce moment, à son tour, elle me dévisageait. Son doigt jouait encore avec ses cheveux. Elle avait encore le pull sur elle, décidée de ne plus le quitter. Je baissais les yeux pour profiter encore une fois de la courbure de sa poitrine sur la laine mais surtout de celle des tétons qui pointaient en ma direction. C’était toujours comme un appel à les effleurer et les sucer. Toutefois, je me gardais de le faire, préférant profiter d’abord de la soirée.

Elle déambulait dans mon appartement ; le pull devenait de plus en plus grand si bien qu’elle remontait régulièrement les manches dès qu’elle faisait quelque-chose. Je trouvais même que le col s’élargissait de plus en plus. Cependant, ne le portant plus depuis belle lurette, je ne dis rien. D’ailleurs, elle l’avait définitivement adopté.

La nuit commençait toujours de la même façon. La poitrine gonflée, elle entrait dans la chambre, s’asseyait sur le lit et m’attentait en caressant ses cheveux. Quelques caresses et baisers plus tard, je levais le pull afin de mieux admirer ses seins que je connaissais déjà. Et après…

Le lendemain, elle rentrait chez elle parce qu’elle avait des trucs à faire. On ne se voyait pas. On s’appelait plusieurs fois dans la journée. On définissait qui dormirait chez qui la prochaine fois. De temps en temps, je regardais le pull posé sur une chaise dans la chambre. Il sentait son parfum, alors j’hésitais toujours à le laver. Mais je le lavais quand même. Elle ne demandait jamais de le faire ni de l’amener chez elle. Il avait sa place chez moi… sur une chaise. Aussi, quand elle revenait à la maison, elle portait toujours le pull après avoir fait l’amour… ou quand elle devait partir précipitamment parce qu’elle était en retard pour travailler.

Alex@r60 – janvier 2022

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  • Mes petits récits et poèmes érotiques et fantastiques ainsi que quelques souvenirs partagés. Bref une vraie petite librairie ou j'espère que tout le monde trouvera un truc chouette à lire
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