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les écrits fantasmagoriques
6 décembre 2020

L'invasion

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Dix ans !

Déjà dix ans qu’ils sont arrivés ! On ne les a pas vus venir. Ils ont apparus soudainement dans le ciel sans prévenir. Les gens pouvaient les voir. Il y avait parfois jusqu’à à quatre fusées qui se déployaient et personne n’était capable de dire ce que c’était. Très souvent, ils passaient inaperçu dans le ciel en raison de notre important trafic aérien. Leurs traces ressemblaient à des nuages ou de simples traits comme ceux de nos avions.

Je me souviens encore du premier engin qui atterrit comme si c’était hier. Il s’est posé sur une zone habitée, en plein milieu d’un quartier résidentiel de Stockholm. La télé n’a pas arrêté de relayer la scène. On pensa voir sortir quelqu’un de cet OVNI en forme de cigare, seulement, il n’y eut personne…de vivant. Il est resté quelques minutes sans bouger. On a tous vu à la télé, la police suédoise en tenue de scientifique approcher. Ils ont cherché à sonder l’objet. Ils ont cherché à étudier. Puis tout à coup, une porte s’ouvrit laissant apparaitre un robot avec des pattes d’araignée. La chose marcha lentement, apeurant par son apparence et sa tête carrée qui tournait sur elle-même. Durant son parcours, il s’arrêta de temps en temps pour sortir un objet d’un tiroir. De même, il levait aussi la tête allongeant le coup ou il semblait tâter le terrain avec la pointe des pattes. Cela dura plus de deux heures avant qu’il ne retourne dans le vaisseau spatial.

Pendant trois semaines, l’animal programmé sortit faire ses recherches et à chaque fois, il retournait dans la fusée, surement pour recharger les batteries. Et puis, un second engin non identifié apparut dans une autre région d’Europe du nord. On en découvrit une troisième perdu en plein milieu de la Laponie. Et chaque fois, il y avait le même scénario, une espèce d’araignée robotisée se promenait pour faire des prélèvements. On comprit qu’il n’y avait aucun petit homme vert mais uniquement des robots venus étudier notre planète. Soudain, les OVNI disparurent comme ils étaient apparus.

Durant quelques mois, on n’entendit plus parler d’extra-terrestres. Par contre, les agences de sécurités, les scientifiques et autres spécialistes cherchèrent leur présence. Pour eux, ils étaient forcément autour de la terre. On évoqua une base sur la Lune ou sur Vénus. On parla de mondes parallèles et même d’une planète invisible dans notre système solaire. Tout devenait fou et quand la tension s’essouffla, ils réapparurent.

Cette fois-là, ils étaient plus nombreux. Une trentaine d’engins atterrirent à travers le monde. Il y en avait de nouveau en Scandinavie, mais aussi en Allemagne, en France, en Russie, au Canada, aux Etats-Unis. Tout l’hémisphère nord était visité.

Au début, une araignée de fer sortait pour obtenir des prélèvements. Elle ne s’intéressait jamais à notre présence ni à aucun autre animal. Puis, elle retournait dans l’engin après une longue journée à marcher un peu partout. Plusieurs pays ont essayé de prendre contact, mais il n’y avait rien à faire. Le robot ne s’intéressait vraiment pas à la vie mais uniquement aux sols. Parfois, l’un d’eux récupérait un peu de béton ou de pierre d’une maison. Mais on en restait à ça.

Les américains ont essayé d’en capturer un. Seulement, l’araignée arrêta de fonctionner subitement. Puis, d’après les articles de journaux, il aurait été impossible de l’ouvrir pour l’étudier. Les russes ont été les premiers à leur tirer dessus. La chose ne s’est pas défendue. Elle a continué sans se soucier de ce qui lui arrivait. D’ailleurs les balles retombaient au sol sans la perforer ni faire la moindre bosse. Pendant ce temps, on ne trouvait toujours pas le lieu d’origine de ces fusées.

Alors, on décida naturellement d’accepter leur présence dans notre paysage. Mais, comme les OVNI prenaient trop de place en certains endroits, on chercha à les déplacer. Et c’est là que tout bascula dans l’horreur. L’araignée continuait de travailler pendant que des tourelles sortirent à la fois de la fusée et de son abdomen. Ça tirait sur tout ce qui cognait sur la sonde. Aussi bien les ouvriers que leurs engins motorisés furent réduit en cendre. L’armée fut appelée et reçut le même accueil. Ensuite, sentant qu’il n’y avait plus de danger, les tourelles rentraient automatiquement, laissant les secours constater qu’il n’y avait rien à sauver.

Deux ans plus tard, de nouvelles sondes firent leur apparition. Elles étaient semblables aux précédentes mais mieux armées. En fait, les extra-terrestres comprirent qu’il existait un potentiel danger sur notre planète. Elles se placèrent à des endroits proches des premières fusées comme si elles étaient là pour sécuriser le site. De même, de nouveaux robots apparurent afin de construire une base.

Certains pays n’osèrent pas avouer la présence d’OVNI sur leur territoire. Ils cachèrent même ce qu’ils faisaient. Dommage, car on aurait compris qu’ils étaient venu exploiter nos ressources. Ainsi, ils puisèrent le méthane de la Sibérie et au fond de l’océan arctique. Ainsi, on découvrit qu’ils utilisaient le sable et des roches qu’ils transportaient jusque dans leurs soucoupes. Pourquoi ? On ne le sut que trop tard.

En voyant leur construction prendre de l’ampleur, les gouvernements devinèrent qu’ils créaient une ambassade. Dès lors, les zones furent surveillées nuit et jour. Des militaires parcouraient les lieux, des civils venaient en pèlerinage ou en touriste, espérant être présent le jour de leur arrivée. Mais toujours, les araignées travaillaient à récupérer des échantillons.

Mon observatoire fut le premier à les voir. Un matin, un collègue fut intrigué par un son semblant provenir de la constellation d’Orion. Il scruta le ciel et remarqua de nouveaux points inconnus la veille. Ils étaient encore trop loin mais nous comprîmes qu’ils arrivaient…Ou étaient-ce encore des sondes ?

Ensuite, il y eut l’extinction des satellites. Sans aucune raison, ils se sont tous arrêtés de fonctionner créant un immense chaos sur Terre. Sans moyen de communication, les révoltes, les paniques suivis de pillages déstabilisèrent les pays informatisés. Au boulot, nous dûmes réapprendre à travailler avec les vieux télescopes. Nous pensions qu’ils étaient à l’origine de cette extinction, surtout après la découverte de plusieurs satellites en pleine dérive. Un seul, c’est un accident, plusieurs en même temps…

Depuis la chute de la civilisation, les hommes essaient de se structurer en petites sociétés. Quelques pays ont su s’en sortir. Certaines régions réussirent à créer des états-cités faisant tout pour protéger leurs citoyens. Des hordes nomades pillent ce qu’elles trouvent. Pendant ce temps, les ovnis et leurs araignées automates continuèrent de travailler dans le plus grand dédain pour notre avenir. De mon côté, je décidai de survivre dans mon petit observatoire en compagnie de quelques collègues. On est armé pour nous défendre mais surtout, pour se nourrir.

Comme les médias n’existaient plus vraiment, personne n’a réellement vu la phase finale de leur projet. On a compris en recevant un message radio d’amis et collègues de Finlande. Un long tuyau sortit du toit d’une navette spatiale atteignant les  cinq mètres de haut. Et tel un tuyau d’arrosage, elle pulvérisa dans l’atmosphère une sorte de produit rendant l’air plus opaque et irrespirable. Elles ont toutes fait cela en même temps. Après deux heures, on ne reçut plus aucun message des finlandais.

Au bout d’un an, l’air est devenu irrespirable. Elle pique la gorge, brule les yeux et fait saigner les poumons. On a remarqué de plus en plus la présence d’oiseaux morts autours de notre base. On a même trouvé un cerf agonisant, les yeux en sang. Il levait la tête cherchant à respirer avant qu’on ne l’achève. Nous sortons uniquement en scaphandre. Heureusement, le sous-sol contenait ces uniformes prévus pour une vieille expérience. C’était un jeu, en les ouvrant, je lus ironiquement le nom écrit sur la boite : « Comment vivre sur Mars ».

Dix ans ! Voilà dix ans qu’ils sont arrivés avec leurs sondes et leurs robots. On ne les a jamais vus, ils ont laissé leurs machines préparer le terrain. Et maintenant qu’ils ont terraformé notre planète. On peut enfin les voir avec le télescope. Leurs vaisseaux semblent immenses. Je pense qu’ils cherchaient une planète parce que la leur n’existe certainement plus. Et ils ont trouvé la nôtre accueillante sans se soucier de savoir si elle est habitée. Il reste de quoi tenir deux heures avant que l’oxygène ne nous vienne plus. Nous n’avons plus de bombonne. Après, on sera obligé de respirer l’air de l’extérieur qui nous sera fatal. Un collègue n’a pas supporté et s’est suicidé. D’autres comptent faire de même d’ici peu. De mon côté, j’écris en regardant par l’astrographe. Je veux les voir avant de mourir. J’ai déjà remarqué un nouvel engin ressemblant à une voiture volante dans le ciel. Je crois qu’ils commencent à atterrir.

Je ne sais pas à quoi ils ressembleront, en attendant, j’observe et après, j’écrirai dans mon rapport qu’aucun humain ne lira, le mot : « Fin ».

Alex@r60 – décembre 2020

 

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  • Mes petits récits et poèmes érotiques et fantastiques ainsi que quelques souvenirs partagés. Bref une vraie petite librairie ou j'espère que tout le monde trouvera un truc chouette à lire
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