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les écrits fantasmagoriques
15 octobre 2020

L'amour est un enfer

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Depuis longtemps, Alice erre de ville en ville, de rue en rue, suivant le sens du vent en fonction des odeurs qui viennent à elle. Etrangement, elle peut reconnaitre certaines odeurs provoquées par les phéromones des corps attirés ou en pleine action. Elle sait si quelqu’un fait du sport ou l’amour. A ce moment, elle ressent le désir de rejoindre les couples enlacés qui se font du bien.

Tout commença dès le premier jour, juste après son décès. D’ailleurs, elle ne sait plus comment elle est morte ni pourquoi elle vagabonde au milieu des vivants au lieu de rejoindre ses ancêtres. Alice pense avoir oublié quelque chose, à moins que ce soit sa pénitence parce qu’elle aimait le sexe. Elle avait commencé très tôt avec des cousins, des copains de classe et même des amis de son père. En fait, elle aimait jouer sur les sentiments des garçons, elle adorait user de ses charmes pour obtenir ce qu’elle voulait et bien sûr, elle aimait qu’on s’intéresse à elle, qu’on la désire. Elle vécut une vie dans le luxe, la luxure et le bonheur.

La première fois que les odeurs appelèrent son âme perdue, Alice ne put s’empêcher de regretter d’être morte. Ils étaient si proches, si beaux qu’elle avança et s’allongea pour les regarder. Elle voulut les toucher mais ses mains traversèrent leurs peaux pourtant douces et magnifiquement huilées par leur sueur. Devant son sexe érigé, elle humecta naturellement ses lèvres, rêvant de pouvoir le caresser. Aussi, elle regretta, se contentant d’observer  la verge disparaitre dans la bouche de l’amante. Elle admira ses lèvres tendres capables de dominer un membre si dur. Elle voulait redevenir réelle, réapparaitre par magie sous leurs yeux ébahis et partager cette fellation en baisant aussi bien le sexe du gars que la bouche de sa compagne. Son cœur, son âme chavirèrent, oui c’était bien ça l’enfer ! Voir sans pouvoir profiter de sa passion.

Par la suite, elle essaya d’éviter cette odeur de stupre mais ce n’était pas possible. Alors, la pensée d’un homme et de ses bras l’envoyait automatiquement à l’origine de ce parfum tant envié. Et chaque fois, son plaisir de sexe ne concordait pas avec sa situation. Alice voulait toucher les êtres, leurs formes admirables, elle voulait bruler de passion, avoir le ventre enflammé puis l’éteindre comme elle savait le faire. Seulement, elle demeurait impuissante et ne pouvait que regarder. Elle ne pouvait même pas profiter du spectacle en se masturbant.

Son état de fantôme l’empêchait de pleurer. De même, elle devait subir ce voyeurisme imposé durant des heures car les images continuaient de défiler dans la tête. Alors, elle repartait déçue, malheureuse de ne pouvoir goûter le sel d’une peau bien faite, le contact de sa langue sur un gland ou la vigueur frénétique frottant entre ses cuisses et pénétrant sa vulve chaude et humides. Elle n’avait droit à rien !

Les années passèrent et elles furent nombreuses durant lesquelles Alice découvrit des milliers de couples faisant l’amour. Puis, une nuit alors qu’elle était irrésistiblement attirée par une odeur particulière, elle fut surprise de constater un couple en train de dormir paisiblement. Elle, la tête posée sur l’oreiller, le visage calme et marqué par la fatigue. Lui, totalement endormi, si fatigué qu’il respirait fort presqu’à ronfler. Il n’y avait strictement rien entre eux, si ce n’est cette bosse relevant le drap ; il bandait ! Une simple érection n’avait jamais fait une telle sensation olfactive. Le fantôme s’interrogea sur cette odeur forte de sexe lorsqu’elle vit une forme anormalement vaporeuse traverser la chambre. Un autre spectre venait d’entrer et s’allongea sur la jeune femme endormie. Dès lors, elle ouvrit les yeux comme décidée. Alice croisa le regard de cette femme et comprit qu’elle était possédée par un autre esprit. Déjà, le bout de ses ongles frottait le torse nu de son ami. Il se réveilla surpris par les chatouilles, son sourire était sans équivoque. La possédée baissa le drap pour mieux regarder le sexe en érection avant de le branler. Ils s’embrassèrent appelant Alice à mieux observer leurs langues s’entremêler. Elle sentit le désir monter, ce même désir qu’elle ne pouvait combler. Puis, il se leva présentant sa bite longue et tendue. Sans un mot, sa compagne le prit en bouche et suça abondamment la verge cherchant à le faire fondre. Il ferma les yeux, caressa de temps en temps sa chevelure brune. Le fantôme s’était invité entre eux et comme toujours, la bave aux lèvres, Alice apprécia. elle aussi voulait sentir ce plaisir dans sa gorge. Ensuite, elle les regarda baiser dans toutes les positions. Elle chercha, à son tour, à entrer dans le corps de la jeune femme afin de ressentir les coups de langues durant un cunnilingus, les doigts ou la bite perforant son sexe ouvert. Son ventre brûlait et comme toujours, ses mains passèrent à travers elle.

La jeune femme était déchainée, elle baisait, s’amusait, criait, parfois elle riait heureuse de jouir. Enfin, elle s’effondra juste après avoir senti le sperme couler dans son vagin. Il remua encore les hanches et s’arrêta lentement. Il se leva après s’être embrassés. Alice remarqua un petit nuage de fumée sortir par le crâne de la jeune femme qui s’endormit immédiatement. A son retour, l’homme se recoucha, surpris de voir son épouse dormir aussi vite après de tels ébats explosifs.

De son côté, Alice comprit que l’enfer avait une faille. Alors, elle suivit le spectre sans jamais le contacter. Elle l’épia, l’espionna et chercha à savoir comment il faisait pour posséder un corps. Elle comprit que cela était possible uniquement lorsque le futur possédé dormait ; l’âme partie dans un rêve permettait d’occuper la place. Ainsi, elle tenta l’expérience. Quand elle remarqua une silhouette translucide sortir du corps d’une jeune femme endormie, Alice profita de ce moment pour prendre la place.

Pour la première fois depuis sa mort, elle était dans un corps. Son visage s’irradia en sentant le contact de ses doigts sur sa peau. Elle caressa ses seins, elle effleura sa bouche sulfureuse. Elle frotta son ventre après l’avoir tapoté et pincé pour mieux réaliser ce moment divin. Ensuite, elle voulut combler ces pensées envahissantes de sexe, de baisers et de pénétrations. Des centaines d’années dans la tête pour quelques caresses ressenties. Elle frotta le clitoris, soupira et se laissa aller avant de quitter le corps et repartir repue et comblée.

Dès lors, sa vie de fantôme n’était plus un enfer mais un paradis qu’elle pouvait profiter jusqu’à l’éternité.

Alex@r60 – octobre 2020

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  • Mes petits récits et poèmes érotiques et fantastiques ainsi que quelques souvenirs partagés. Bref une vraie petite librairie ou j'espère que tout le monde trouvera un truc chouette à lire
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