Une nuit avec Lilith

Je fus réveillé par un courant d’air, la fenêtre venait de vibrer comme si elle se refermait. Un étrange parfum envahissait la pièce, je reconnus cette odeur de vanille caramélisé, de mandarine et de fruit de la passion. Chaque fois que mon ex-copine le portait, je devais dominer une folle envie de l’embrasser, la serrer et lui faire l’amour. Elle connaissait donc mon point faible et s’en était aspergée. Je m’attendais au pire, je ne savais pas quoi faire, j’étais à sa merci dans ma chambre absorbée par ce noir intense qui ne m’offrait aucune possibilité de défense. Je ne savais pas à quoi elle ressemblait. Etait-elle monstrueuse, à l’image de la démone décrite dans les mythes et légendes ? Des griffes à la place des mains, des sabots à la place des pieds, une queue de dragon et une langue de serpent ? Rien ne bougeait, moi-même j’étais paralysé par la peur bien que cette situation attisait ma curiosité. Je ne voyais pas d’yeux luisants, je n’entendais pas sa respiration, je n’entendais rien. Je savais seulement qu’elle était avec moi, près de moi, je ne savais pas comment tout cela finirait.

En m’habituant à l’obscurité, je vis sa silhouette au pied du lit. Elle était de forme humaine, des rondeurs typiques des jeunes femmes de nos jours. Ses cheveux étaient longs et en y repensant, ils étaient même châtains. Elle n’avait pas pris que le parfum de mon ex mais aussi son apparence. Elle était immobile, m’observait silencieusement. Elle ne cherchait pas à m’horrifier, je devinai qu’elle écoutait mon expiration monter. Soudain une voix venue de mon subconscient recommandait de me détendre. Alors je soupirai fortement jusqu’à relâcher mes muscles. Tout à coup, je réalisai qu’elle était près de moi, sa tête pratiquement collée à la mienne, elle humectait mon aura. Je n’osai la regarder de peur d’être transformé en statue ou je ne sais quoi. Elle effleura mon cou avec le bout de son nez et lentement, se mit à l’embrasser, le caressant avec la pointe de sa langue puis descendit petit-à-petit par des baisers succincts jusqu’à mon épaule. De suite, je ressentais un poids sur mon ventre, elle venait de s’assoir dessus, dominant ainsi la situation.

A son contact, sa peau douce, ses mains, ses jambes étaient normales, loin des images d’une femme satanique qu’on trouve dans les livres à son sujet. Elle s’amusait à caresser mon torse, jouant à tirer sur mes poils en les tournicotant. Je n’osai toujours pas ouvrir les yeux. Mes bras collés le long de mon corps ne cherchaient pas à empêcher ses douces tortures. Brusquement sa main droite visita mon bas-ventre et s’amusa avec mon sexe, l’obligeant à se remplir de sang. Elle attendit le bon moment et recula pour le serrer entre ses jambes. J’étais définitivement son prisonnier. Elle folâtrait lentement, en faisant des va-et-vient tout en caressant mon torse. Elle voulut aussi montrer que je dépendais entièrement d’elle en serrant mon cou pendant l’acte. A ce moment mes bras se sont activés et voulurent faire de même. Je commençai à caresser sa poitrine, plus généreuse que celle de mon ex. Ensuite j’essayai de contrôler la situation en dirigeant ses fesses lorsque j’entendis une voix sensuelle dire non. Alors je laissai faire. Elle m’embrassa, mordilla mes lèvres sans arrêter de faire l’amour.

Je laissai faire jusqu’à finir ensemble par un cri de délivrance. J’étais si essoufflé que je ne l’ai pas vu partir. J’ai seulement senti un courant d’air, la fenêtre venait de nouveau de vibrer.

Alex@r60 – février 2019